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Écrits sépharades d'Afrique du Nord
Tov Roi (La vision agréable). R. Joseph Knafo, de Mogador (Maroc). Livourne (Italie): 1899.
Commentaire du Pirqué Avoth (Les maximes des Anciens). Le texte hébraïque est en
caractères hébraïques carrés et les commentaires sont en caractères Rashi.
L'imprimerie Hébraïque au Maghreb
La première imprimerie hébraïque fut fondée en 1516 par un petit noyau d'exilés du
Portugal à Fès au Maroc. Cependant, cette imprimerie fut éphémère car elle ne publia en
tout et pour tout que 5 ou 6 livres avant d'être contrainte de fermer ses portes. Ainsi,
durant des siècles, les rabbins d'Afrique du Nord se virent dans l'obligation d'envoyer
leurs manuscrits à Amsterdam, à Londres, à Vienne, à Venise et à Livourne pour les y
faire imprimer. Ce ne sera que près de deux siècles et demi plus tard, soit en 1861, que
l'on verra apparaître une nouvelle tentative, cette fois à Tunis, tentative qui ne se soldera
que par l'impression d'un seul ouvrage.
En Algérie
Ce fut sous l'impulsion de l'émissaire de Terre Sainte, Hayim Zéev Ashkénazi, qui
résida au Maghreb de 1850 à 1862, que l'imprimerie hébraïque verra le jour en 1853 : à
Alger d'abord, à Oran en 1855, puis à Tunis en 1861. Prenant la relève de Hayim Zéev
Ashkénazi, les frères Solal font tourner les presses d'une imprimerie à Alger. En 1886,
Abraham Bokhobza et Chalom Békache s'adonnent à l'impression de livres hébraïques:
l'imprimerie hébraïque est désormais lancée au Maghreb. Par ailleurs, Hayim Zrihen crée
sa propre entreprise à Tlemcen probablement vers 1930. À Aïn Beïda en Algérie,
l'imprimerie de Maklhouf Attali fut, en ce début de siècle, transférée à Constantine en
1938 où elle connaîtra des beaux jours et où ses presses tourneront jusque dans les années
'50. Pendant près de 30 ans, le calendrier de M. Tsémah Serfati y fut imprimé.
En Tunisie
En 1880, la Tunisie passe sous Protectorat français et, à la même époque, l'imprimerie de
Vittorio Finzi y voit le jour. Plus de 10 ans après, M. Uzan fonde sa propre imprimerie
hébraïque qui sera en opération jusqu'en 1958. Dans cette dernière imprimerie seront
publiés des auteurs de l'ensemble du Maghreb. L'imprimerie fondée en 1905 par l'auteur
et publiciste Sémah Lévy sera rachetée plus tard par Makhouf Nadjar de Sousse qui y
éditera un journal en judéo-arabe lequel paraîtra une quarantaine d'années soit jusqu'en
1961. En 1890, l'imprimerie Guedj passe d'Alger à Tunis où ses rotatives tourneront
jusqu'en 1930. L'imprimerie hébraïque connaîtra un développement sans précédent
comme le témoignent les imprimeries de Farhi, Varios, Brami, Castro puis celle de David
Aydan à Djerba en Tunisie en 1903. Cette dernière connaîtra un essor remarquable avec
une production de près de 700 titres.
Au Maroc
La parution de l'hebdomadaire judéo-arabe Kol Israël à Tanger en 1891 annonce une
floraison d'imprimeries nouvelles au Maroc. A Casablanca, M. Amar ouvre les portes de
son imprimerie en 1919. MM. Dahan et Elbaz y fondent la leur en 1929, M. Razon crée
la sienne vers 1931 puis suivent celles de MM. Simon Dahan et de Mordechai Hayout en
1951. Ephraïm Elkeslassy fonda sa propre imprimerie hébraïque en 1921 à Marrakech.
Avec Salomon Hadida, Mogador n'échappe pas à cet essor. En 1915, l'imprimerie renaît
à Fès sous la direction de Amram Hazan et de Messod Charbit. Puis vient le tour de la
ville de Meknès qui aura son industrie d'imprimerie hébraïque, sous l'impulsion des
frères Assayag. La ville d'Oujda possédera son imprimerie en 1951.
Ainsi, 30 imprimeries verront le jour au Maghreb en l'espace d'un siècle dans 7 villes du
Maroc, 4 d'Algérie et 3 de Tunisie. Plus de 3 000 ouvrages en hébreu et en judéo-arabe y
furent publiés. Toutefois, la francisation des communautés juives eut pour conséquence
de réduire graduellement l'intérêt local pour de tels ouvrages.
(Extrait de l'article de Robert Attal : Al Hadefous Ha'ivri Bemaghreb, revue Mimizrah ou
Maarav, volume 2, Université de Bar Ilan, 1982).
The good vision. Commentary on the Pirqué Avoth (The Ethics of the Fathers). The
Hebrew text is in square Hebrew characters, and the commentary is in Rashi script.
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