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L'héritage d'Afrique du Nord


 

Écrits sépharades d'Afrique du Nord

Sépher hovat halévavot (Le devoir des coeurs) Bahia Ibn Pakouda, XIe siècle.

La présente copie est une impression rare avec un commentaire Manoah Halevavoth édité en 1659 par Israël Bar Abraham.

Le devoir des cœurs est un des grands ouvrages fondamentaux de morale, de philosophie et de pensée religieuse tant en Orient qu'en Occident. Cet ouvrage sublime est destiné à ceux qui s'intéressent aux sciences, à la philosophie et à la recherche touchant aux questions fondamentales. L'ouvrage fut écrit en arabe, la langue des sciences au Moyen Âge. Il fut traduit par Yéhouda Eben Tibon à la demande des rabbins ashkénazes. Il a connu une grande diffusion et fut édité et commenté plusieurs fois dans différentes langues européennes telles le français, l'anglais, l'allemand, l'italien et dans les langues juives telles le ladino, le judéo-arabe et le yiddish. La version judéo-arabe a paru à Djerba en Tunisie en 1914.

Il est remarquable de noter qu'un tel ouvrage ait connu une telle diffusion sans soulever de controverses, quand bien même il se réfère à de nombreuses sources externes au judaïsme : ouvrages de sciences, de philosophie grecque, de l'Islam et du Christianisme. Contrairement au Guide des égarés de Maïmonide, (ouvrage tentant de concilier foi et sciences et qui suscita de sérieuses controverses), qui n'était accessible qu'aux érudits, l'ouvrage « le devoir des cœurs » a trouvé sa place dans les institutions religieuses de Lituanie, parmi les Hassidim, dans chaque foyer de pratiquants et au sein de milieux variés toutes tendances confondues et ce, jusqu'à ce jour. Cet ouvrage fondamental et central pour l'éthique de la morale juive, de la philosophie religieuse et de la pensée juive, a été chéri par de nombreux lettrés de plusieurs générations.

On rapporte que l'Admour « Tsémah Tsédeq » passa en revue sa bibliothèque le jour de sa mort. Quand il en vint à l'ouvrage « le devoir des cœurs » il déclara avec émotion en le plaçant sur son cœur : « De toi, il me sera très difficile de prendre congé ».

Le devoir des cœurs était très diffusé en Afrique du Nord, notamment dans sa version judéo-arabe. Il a connu un regain d'intérêt auprès des francophones grâce à la traduction du Professeur Chouraqui. On rapporte que le poète et chanteur liturgique David Bouzaglo l'enseignait régulièrement à ses élèves qui ont gardé le souvenir de l'émotion intense que leur maître témoignait envers Rabbi Bahia et son ouvrage. Dans les communautés juives marocaines, cet ouvrage redonnait confiance et consolation durant les périodes difficiles.

Duties of the heart. Bahia Ibn Pakouda, 11th century.

This copy is a rare printing with a commentary on Manoah Halevavoth edited in 1659 by Israël Bar Abraham.

Duties of the heart is one of the great works of ethics, philosophy, and religious thought, recognized both in the East and the West. It is directed at those who are interested in science, in philosophy, and in research into fundamental questions. The work was originally written in Arabic, the language of science in the Middle Ages. It was translated by Yéhuda Ibn Tibbon at the request of the rabbis of Provence. It was published and commented on many times, and translated into several European languages (such as French, German, and Italian), as well as Jewish languages (Ladino, Judaeo-Arabic, and Yiddish). The Judaeo-Arabic version appeared in Djerba, Tunisia, in 1914.

Duties of the heart was widely distributed in North Africa, especially in its Judaeo- Arabic version. It underwent a resurgence of interest among Francophones when it was translated by Professor Chouraqui. It is told that the poet and cantor David Bouzaglo regularly taught it to his students, who remember the deep emotion their master demonstrated toward Rabbi Bahia and his work. In Moroccan Jewish communities, this work brought renewed confidence and comfort during difficult times.



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